Quand l’arrogance coûte des vies humaines

Ralph Bosshard. (Photo
nachdenkseiten.de)

A propos des capacités des armes hypersoniques russes

par Ralph Bosshard,* Suisse

(9 mai 2023) Après sa déclaration officielle sur les armes hypersoniques, le président russe Vladimir Poutine a été considéré comme un fanfaron, et il est dans l'air du temps de présenter l'armée russe comme un ensemble inefficace, équipé de vieilles ferrailles. Les rapports sur l’utilisation efficace des dernières technologies d’armement russes ne correspondent donc pas à ce concept. Il est pourtant inévitable de s’é loigner des clichés habituels, notamment dans l’intérêt même de la sécurité de l’Europe.

Il y a cinq ans, le 1er mars 2018, Poutine annonçait dans son discours à la nation la mise en service d’armes hypersoniques par l’armée russe.1 Il était alors question d’un nouveau missile intercontinental, d’un planeur atmosphérique hypersonique, d’un missile à cible navale et d’un missile balistique aéroporté. Cette annonce a été rejetée en Occident comme une fanfaronnade et un fantasme.2 Même après une première utilisation d’une telle arme dans la guerre d’Ukraine, les commentateurs occidentaux se sont efforcés de minimiser ses effets, car cela ne correspondait pas du tout au cliché courant d’une armée russe prétendument inefficace, lourde et obsolète.3

Plafond défoncé d'un bunker de l'Union soviétique. (image symbolique)26

Selon un article de Viktor Baranets, rédacteur militaire du tabloïd russe «Komsomolskaya Pravda»,4 le 9 mars dernier, un missile hypersonique de type «Kinzhal» a touché l’ancien bunker de commandement du district militaire de Transcarpathie de l’armée soviétique près de Lviv,5 actuellement – précédemment à l’impact – utilisé par l’armée ukrainienne.

Le bunker, situé à 100 voire 130 mètres sous terre, aurait abrité jusqu’à 200 officiers de l’OTAN et de l’armée ukrainienne, voire 300 selon d’autres sources, au moment de l’attaque au missile. Selon la «Komsomolskaya Pravda» aucun officier n’aurait pu le quitter vivant, selon la «Voennoe Obozrenie», à peine 40 officiers auraient survécu, tandis que les corps de 160 officiers de l’OTAN y seraient restés.6

Le tout inventé de toutes pièces?

La presse occidentale n’a guère prêté attention à cette information et l’a immédiatement assimilée à de la propagande russe. L’ignorer s’inscrivait dans le schéma actuel. Ainsi, le soi-disant fact-checking de «Snopes» est assez faible et s’appuie essentiellement sur la crédibilité des médias impliqués, sans se pencher sur le contenu de l’article. Si l’on ne peut pas critiquer le contenu, on peut au moins discréditer le porte-parole, a-t-on peut-être pensé chez «Snopes». Son «fact-checking» est sans doute autant un produit de la guerre de l’information que l’article de Baranets lui-même.7

Le tout inventé de toutes pièces? L’expérience montre que dans la guerre de l’information, la pure contre-vérité est rarement diffusée. Au contraire, les événements sont passés sous silence, minimisés ou amplifiés selon les besoins. Les vérités sont combinées avec des demi-vérités et associées à des stéréotypes connus. Lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi sensible qu’une attaque contre une structure de commandement d’importance nationale, les services officiels font preuve de retenue dans leurs comptes rendus.

L’évaluation des dommages causés par une frappe, appelée Battle Damage Assessment dans le jargon, fait partie intégrante du processus de commandement. La victime d’une attaque réussie ne confirmera que les informations évidentes, car elle ne veut en aucun cas faciliter la décision de son adversaire de réattaquer ou non la cible. Il vaut donc la peine de se demander si un tel événement a pu se produire; si la portée, la précision et l’effet de l’arme utilisée sont suffisants pour causer les victimes et les dommages rapportés.

Un tir sûr après un vol de 700 km

Le missile balistique Kh-47 Kinzhal (poignard en russe) est l’arme la plus récente de l’arsenal des forces aérospatiales russes (VKS). Il est lancé depuis un avion de combat et s’approche de sa cible à 20 km d’altitude à une vitesse pouvant atteindre dix fois la vitesse du son, soit près de 12 000 km/h. Le Kinzhal est transporté par des bombardiers Tupolev-22M3M, des avions de combat MiG-31M, Sukhoi-34 et, plus tard, peut-être par l’avion de combat furtif Sukhoi-57.8

Le fait est que le 9 mars, les VKS russes ont tiré six missiles «Kinzhal», qui ont tous atteint leur cible.9 Cela indique un changement de tactique de la part des Russes: auparavant, ils tiraient des dizaines de missiles de type plus ancien afin de surcharger la défense aérienne ukrainienne. Désormais, ils comptent apparemment sur un type de missile qui ne peut pas être abattu et qui, par sa seule énergie cinétique, atteint des performances de pénétration bien plus élevées que les «bunker buster» occidentaux. Différents chiffres ont circulé par le passé sur la portée du Kinzhal. Les données officielles russes, qui faisaient état de 2000 km, ont été mises en doute; les analystes occidentaux les ont réduites entre 500 et 1000 km.10 Lviv se trouve à l’extrême ouest de l’Ukraine, à environ 700 km du territoire le plus proche sous contrôle russe. Le territoire biélorusse serait certes nettement plus proche, mais rien n’indique pour l’instant que l’attaque a été menée depuis l’espace aérien biélorusse. On peut donc supposer avec certitude une portée d’au moins 700 km.

Si le Kinzhal est aussi précis que les roquettes et les missiles de croisière Kalibr, avec lesquels il a probablement certains composants en commun, des cercles de dispersion de 10 mètres sont tout à fait possibles. Concrètement, cela signifie que 50% des missiles tombent dans un cercle de 20 mètres de diamètre autour de la cible. On peut donc considérer comme quasiment certain un impact avec un missile Kinzhal sur la surface d’une installation souterraine qui peut bien mesurer 50 mètres sur 50.11 Selon l’article de Viktor Baranets, deux missiles Kinzhal ont toutefois été utilisés. A Moscou, on a manifestement voulu jouer la carte de la sécurité.

Illustration: Objet 17/5001 (Source: untergrund-brandenburg.de,13 adaptation de l’auteur)

Bunker buster russe

Les concepts de protection des ouvrages durcis de haute importance sont en général un secret jalousement gardé, qui mérite d’autant plus d’être protégé que l’emplacement de tels ouvrages ne peut guère être tenu secret. Les chantiers sont repérables par les satellites de reconnaissance et la population locale connaît généralement leur existence, même si leur fonction et leur degré de protection restent inconnus. Aujourd’hui, nous connaissons parfaitement les bunkers de commandement du gouvernement de l’ex-RDA et de l’armée nationale populaire (NVA), comme par exemple l’objet 17/5001, le poste de commandement de repli du Conseil national de défense de la RDA à Prenden près de Berlin.12

On peut supposer que les mesures de protection de telles installations étaient standardisées au sein de l’Organisation du Traité de Varsovie. L’état-major d’une région militaire de l’armée soviétique était une autorité de commandement opérationnelle et stratégique. Le degré de protection de leur centre de commandement devrait donc avoir été comparable à celui du bunker du commandement de la RDA et de l’ANV. On peut donc supposer que la couche de protection supérieure du bunker, appelée couche d’éclatement en béton armé, atteignait une épaisseur de 4,5 à 5 mètres. Les armes américaines actuelles de démolition de bunkers percent soi-disant 7 mètres de béton armé.14

En approche finale, le Kinzhal atteint toutefois des vitesses nettement plus élevées que les bunker buster occidentaux et il est construit avec des alliages métalliques spécialement résistants. Ainsi, il devrait percer sans peine le plafond en béton armé d’un bunker de commandement de type soviétique. D’autres couches de gravier et de sable situées sous la couche d’éclatement servent en premier lieu à répartir uniformément l’onde de choc des impacts dans la couche d’éclatement et offrent probablement peu de résistance à un Kinzhal.

Selon les dires, le bunker de commandement détruit se trouvait à une profondeur de 100 à 130 mètres dans le sol. Les combats pour les combinats sidérurgiques «Azovstal» à Marioupol et la fonderie de métaux non ferreux «Azom» à Bakhmut/Artemovsk, qui a été prise en mars par les combattants du «groupe Wagner», nous ont appris que des ouvrages de protection de cinq à six étages de profondeur dans le sol ne sont pas du tout inhabituels.15 Mais si le centre de commandement de Lviv a été construit dans une montagne, comme c’est le cas pour de nombreuses installations suisses, des recouvrements de 100 mètres et plus sont tout à fait possibles. Dans ce cas, la Komsomolskaya Pravda aurait tout simplement passé sous silence le fait que le Kinzhal s’est écrasé à un endroit situé moins profondément sous le sol.

Des officiers de l’OTAN parmi les victimes?

Il existe en principe de grandes différences entre l’organisation des états-majors dans les forces armées soviétiques ou russes et ceux de l’OTAN. Un état-major de brigade selon l’ordre de l’OTAN peut bien compter 90 officiers et les états-majors de l’échelon opérationnel, comme ceux des Joint Force Commands de Brunssum et de Naples, quelques centaines.16

En revanche, les états-majors russes sont nettement plus petits: l’état-major d’une armée russe compte environ autant d’officiers qu’un état-major de brigade de l’OTAN. L’installation de commandement de Lviv avait peut-être été construite pour un effectif de 100 à 200 hommes, c’est-à-dire pour l’état-major lui-même et le personnel auxiliaire nécessaire comme les informaticiens, les téléscripteurs, les secrétaires et autres. Sans transformations coûteuses, par nature difficiles à réaliser dans le cas de bunkers souterrains construits en dur, le bunker de commandement ne pouvait probablement pas accueillir 400 officiers, comme cela a été prétendu. En conséquence, le nombre de victimes doit être revu à la baisse.

Lviv abrite le centre de formation au maintien de la paix de l’armée ukrainienne, qui a probablement été transformé en centre de formation général au vu de la situation actuelle. Les commandements opérationnels de l’OTAN disposent d’équipes de formation mobiles qui dispensent également une formation sur le site des nations partenaires, notamment dans les domaines du travail d’état-major.17 L’Equipe de formation mobile du commandement interarmées de Brunssum serait responsable de la formation des officiers ukrainiens en Ukraine même.18

Lviv est également un lieu approprié pour un état-major de liaison entre l’armée ukrainienne et l’OTAN. De tels états-majors de liaison peuvent rapidement compter quelques dizaines d’officiers, de sous-officiers et d’hommes de troupe, surtout si une présence permanente doit être assurée dans le cadre d’un travail en équipe. Mais un tel état-major de liaison ne compte certainement pas 160 hommes, pas plus qu’une équipe d’instruction mobile. La mort d’un nombre aussi important d’officiers de l’OTAN, comme dans le cas présent, serait également difficile à garder secrète.

Le site de Lviv présente l’avantage que le personnel de l’OTAN qui y est déployé peut être logé dans la Pologne voisine, plus sûre. Cette procédure a déjà été pratiquée en janvier 2022, lorsque le personnel de l’ambassade américaine a dû être transféré de Kiev vers l’ouest de l’Ukraine. La présence d’officiers de l’OTAN à Lviv aurait peut-être été remarquée par la population locale. Pour cette raison, le déploiement d’officiers de l’OTAN dans une caserne de la ville de Lviv aurait été plutôt maladroit, même du point de vue des renseignements. Le choix d’une installation souterraine située à l’extérieur était certainement judicieux. Il n’est pas certain que des satellites russes aient réellement photographié les nombreuses voitures garées devant l’installation. Il est toutefois possible que la présence d’officiers occidentaux n’ait pas échappé à la reconnaissance électronique des Russes. L’utilisation des téléphones portables est parfois un peu imprudente, également du côté occidental. Mais le plus plausible est que ce que l’on appelle les renseignements d’agence, c’est-à-dire les espions sur place, aient informé les Russes du fonctionnement de l’installation de commandement. Peu importe comment les Russes ont appris la présence d'officiers de l'OTAN à Lviv: cet événement montre que l’Ukraine n’est pas en mesure d’assurer la sécurité du personnel de ses alliés de l’OTAN.

Carte: zone d’action du missile Kinzhal et du missile de croisière Iskander de Biélorussie.
(Source: Google, compléments de l’auteur)

Conclusion

L’histoire de Viktor Baranets dans la «Komsomolskaya Pravda» n’est peut-être pas totalement inventée de toutes pièces. L’hypothèse la plus plausible est que deux missiles russes Kinzhal ont touché une installation de commandement de l’armée ukrainienne et tué un grand nombre d’officiers, dont certains issus de pays de l’OTAN. Cette histoire sert le récit du Kremlin selon lequel la Russie est en lutte défensive contre l’OTAN dans son ensemble. Pour le démontrer, Baranets n’a pas eu besoin d’inventer l’histoire d’un bunker de commandement avec des officiers de l’OTAN, car l’Occident confirme chaque jour ce récit par ses livraisons d’armes à l’Ukraine.

Indépendamment de la question de savoir si l’attaque par les missiles Kinzhal a été aussi efficace qu’on le prétend, les Russes ont transmis à l’OTAN une série de messages essentiels: contrairement à la rumeur selon laquelle les Kinzhal ne seraient pas du tout opérationnels et que, s’ils l’étaient, ils n’étaient disponibles qu’en très petit nombre, les Russes ont démontré avec leurs six missiles que les Kinzhal existent, qu’ils sont efficaces et qu’ils ne peuvent pas être interceptés par la défense aérienne.19 Apparemment, la Russie peut aussi se permettre d’en utiliser six contre des cibles dont la destruction ne nécessite pas forcément l’utilisation d’un Kinzhal.

Si le Kinzhal a pu détruire un bunker de commandement près de Lviv et, auparavant, un dépôt de munitions dans la région d’Ivano-Frankivsk,20 il peut également le faire avec les dépôts de munitions des bases aériennes en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie et en Turquie, où sont stockées des bombes nucléaires de type B-61-12 dans le cadre du partage nucléaire. Il en va de même pour d’autres dépôts potentiels d’armes nucléaires comme Ramstein, Spangdahlen, Aviano et Camp Darby près de Livourne,21 ainsi que pour les bunkers de commandement de l’OTAN à Brunssum, Naples, Linnich-Glimbach et autres. Les bases de la force nucléaire française près d’Istres et de Brest ainsi que la base de sous-marins britannique de Faslane-on-Clyde en Ecosse pourraient également être à portée. Si le Kinzhal peut effectivement être équipé d’une ogive thermobarique qui fait exploser un aérosol de carburant et d’air et génère une énorme onde de choc, alors même les installations bien protégées sont menacées.22

Il ne reste plus à la Russie qu’à démontrer que le Kinzhal peut réellement parcourir 2000 km, comme elle le prétend. Pour cela, un bombardier russe doit tirer un missile à portée d’un radar de l’OTAN sur une cible située à 2000 km.23 Si l’Occident continue à ne pas prendre les avertissements de la Russie au sérieux, un tel tir d’essai aura probablement lieu un jour.

Message à l’Occident

Les missiles Kinzhal déployés jusqu’à présent en Ukraine ont été un signal envoyé par la Russie aux Etats-Unis et à l’OTAN et sont peut-être déjà l’une des raisons pour lesquelles l’Occident ne prend pas de mesures plus énergiques contre la Russie. Et ils doivent inciter l’Occident à entamer des discussions avec la Russie sur les armes stratégiques, ce que la guerre en Ukraine a empêché jusqu’à présent.

Le Kinzhal est probablement l’un des instruments de la dissuasion stratégique non nucléaire qui a été discuté il y a des années déjà au sein de l’état-major russe.24 D’une manière générale, Washington, Londres, Bruxelles et d’autres devront réfléchir à la manière de réagir lorsque des installations stratégiques sont mises hors d’état de nuire par des armes non nucléaires. En effet, selon la doctrine actuelle, les pays occidentaux se réservent le droit d’utiliser des armes nucléaires, même si aucune arme nucléaire n’a été utilisée contre eux.25

L’Occident sera bien avisé de partir du cas, défavorable pour lui, où le Kinzhal frappe à une distance de 2000 km et peut détruire des objets que seules des armes nucléaires pouvaient menacer jusqu’à présent. En outre, ce sera un acte de prudence de supposer que le missile à cible maritime «Tsirkon», le planeur atmosphérique «Avangard» et le missile intercontinental «Sarmat» peuvent également fonctionner ou du moins être rendus opérationnels. Et de manière générale, l’Occident devrait abandonner l’idée qu’il est technologiquement supérieur à tous les autres dans le domaine de l’armement. Il est temps de renoncer à la surestimation de soi et à l’arrogance qui ont coûté des vies humaines à Lviv.

* Ralph Bosshard, lieutenant-colonel, a été officier de carrière de l’armée suisse, notamment instructeur à l’école d’état-major général et chef de la planification des opérations à l’état-major de conduite de l’armée. Après avoir suivi une formation à l’Académie d’état-major général de l’armée russe à Moscou, il a servi comme conseiller militaire spécial du représentant permanent de la Suisse auprès de l’OSCE, comme Senior Planning Officer dans la Special Monitoring Mission to Ukraine et comme officier d’opération dans le groupe de planification de haut niveau de l’OSCE. Dans le civil, Ralph Bosshard est historien (maîtrise, Université de Zurich).

Source: https://globalbridge.ch/wenn-ueberheblichkeit-menschenleben-kostet/ 22 avril 2023

(Traduction «Point de vue Suisse»)

1 Cf. «Rede an die Nation; Putin präsentiert Russlands neue unverwundbare Atomwaffen», in Frankfurter Allgemeine Zeitung, 01.03.2018, en ligne sur https://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/putin-praesentiert-bei-rede-an-nation-russlands-neue-waffen-15473300.html et Bruno Knellwolf: Putin und seine Superwaffen: So funktionieren Hyperschallraketen, 22.03.2022, en ligne sur https://www.watson.ch/international/russland/244885906-putin-und-seine-superwaffen-so-funktionieren-hyperschallraketen.

2 Cf. Julian Hans: Putin prahlt mit Superwaffen, in Tages-Anzeiger, 01.03.2018, en ligne sur https://www.tagesanzeiger.ch/putin-prahlt-mit-superwaffen-730863817281. «Peu avant les élections, le président russe Vladimir Poutine réarme sa rhétorique et menace avec des armes nucléaires invincibles.»

3 Cf. article de Volker Pabst, typique à cet égard: Moskau zeigt auf seine «Wunderwaffen», in «Neue Zürcher Zeitung», 20.03.2022, en ligne sur https://www.nzz.ch/international/russlands-wunderwaffe-erster-kampfeinsatz-von-hyperschall-rakete-ld.1675519?reduced=true. «La Russie affirme avoir utilisé pour la première fois des missiles hypersoniques dans un environnement de combat. L’effet de ces nouvelles armes semble être avant tout de nature propagandiste.»

4 Selon le portail «Putin’s List», il s’agit d’un propagandiste russe. Cf. «Baranets Viktor Nikolaevich», ibid., en ligne sur https://www.spisok-putina.org/en/personas/baranets.

5 L’orthographe russe est Lwow, en allemand Lemberg. Sur le district militaire trans- ou pri-carpatique, voir «Прикарпатскийвоенный округ», sur Akademik.ru, en ligne sur https://dic.academic.ru/dic.nsf/ruwiki/266431 et ucoz.ru, en ligne sur https://voinanet.ucoz.ru/index/vooruzhjonnye_sily_ukrainy_prodolzhenie_7/0-13994.

6 Cf. Виктор Баранец: «Катастрофа сил НАТО на Украине": Россия одним ударом «Кинжала" по секретному бункеруотодвинула контрнаступление ВСУ, in Komsomolskaya Pravda, 15.04. 2022, en ligne sur https://www.kp.ru/daily/27490.5/4748875, traduction allemande par Andreas Mylaeus sur https://seniora.org/politik-wirtschaft/die-nato-verursacht-eine-katastrophe-in-der-ukraine-russland-schlaegt-die-gegenoffensive-der-afu-mit-einem-kinschal-schlag-auf-einen-geheimbunker-zurueck.
Cf. «L’OTAN se tait sur sa catastrophe près de Lviv en Ukraine», 18.04.2023, en ligne sur
https://globalbridge.ch/die-nato-schweigt-zu-ihrer-katastrophe-bei-lwiw-in-der-ukraine.
La Komsomolskaya Pravda, ancien organe de l’organisation de jeunesse du Parti communiste de l’Union soviétique, est aujourd’hui un tabloïd à la crédibilité douteuse. Cf. «В бункере на Украине остались тела 160 офицеров НАТОпосле удара «Кинжалом»», Lenta.ru, 16.04.2023, en ligne sur
https://lenta.ru/news/2023/04/16/nato/; «Российские военныеуничтожили командный пункт НАТО и ВСУ вблизи Львова», sur Lenta.ru, 15. 04.2023, en ligne sur https://lenta.ru/news/2023/04/15/natovsu/; «В бункере под Львовом после удара «Кинжала» остались тела 160 офицеровНАТО» sur Regnum.ru, 16. 04.2023, en ligne sur https://regnum.ru/news/society/3798556.html; Михаил Родионов: «Впервые такмного погибших». «Кинжал» уничтожил штаб НАТО на Украине; pronews: Центр связи ВСУ с офицерами НАТО уничтожен при ударе «Кинжала» на Украине, 30.03.2023, en ligne sur https://www.gazeta.ru/army/2023/03/30/16481875.shtml et «Греческое издание утверждает, что российская гиперзвуковая ракета «Кинжал» поразила подземный командный бункер НАТО на Украине», in Военное обозрение Новости, 30. 03.2023, en ligne sur https://topwar.ru/213973-grecheskoe-izdanie-rossijskij-kinzhal-porazil-podzemnyj-komandnyj-bunker-nato-na-ukraine.html.
L’article du portail en ligne Pronews, qui semble être proche du ministère grec de la Défense, est disponible sur
https://www.pronews.gr/amyna-asfaleia/enoples-sygkroyseis/ektakto-tromaktiko-ktypima-se-120-metra-vathos-me-rosiko-yper-yperixitiko-vlima-kinzhal-sto-kentro-dioikisis-tou-nato-stin-oukrania/, en grec.

7 Cf. Alex Kasprak: Did Russian Forces Strike a ‘NATO Command Center’ in Lviv, Ukraine? 03.04.2023, en ligne sur https://www.snopes.com/fact-check/nato-command-center-strike/. Il en va de même pour «Top 5 Fake News. Depleted uranium armor-piercing rounds are a highly radioactive», sur Belarusian Investigative Center, ANTIFAKE / FACTCHECK, 05.04.2023, en ligne sur https://investigatebel.org/en/fakenews/fejki-nedeli-nato-schitaet-chto-obednennyj-uran-eto-ochen-radioaktivnoe-oruzhie.

8 Cf. «Tu-160 BLACKJACK (TUPOLEV)», en ligne sur https://www.globalsecurity.org/wmd/world/russia/tu-160.htm, «Tu-22M BACKFIRE (TUPOLEV)», en ligne sur https://nuke.fas.org/guide/russia/bomber/tu-22m.htm, Marco Friedrich: Das Monster von Mikojan, Mikojan-Gurewitsh MiG-31, NATO-Code Foxhound, en ligne sur http://www.airpower.at/news07/0429_mig-31/index.html.

9 Cf. Lorenzo Tondo: «Russia launches six hypersonic missiles in massive barrage against Ukraine», 09.03.2023, en ligne sur https://www.theguardian.com/world/2023/mar/09/ukraine-war-missile-strikes-attacks-hit-kyiv-power-out-odesa-kharkiv.

10 Cf. «Kh-47M2 Kinzhal, Air-launched ballistic missile», en ligne sur http://www.military-today.com/missiles/kh_47m2_kinzhal.htm, et Jill Hruby: Russia’s New Nuclear Weapon Delivery Systems, an Open-Source Technical Review, sur Nuclear Threat Initiative, novembre 2019, p. 19 et suivantes, en ligne à l’adresse https://media.nti.org/documents/NTI-Hruby_FINAL.PDF, ainsi que «Kh-47M2 Kinzhal», sur CSIS Missile Defense Project, 19.03.2022, en ligne sur https://missilethreat.csis.org/missile/kinzhal/. Cf. Алексей Леонков: Гиперзвуковой бросок «Кинжала»: конкуренты еще – в «пеленках», sur Zvezda Weekly, 23.05.2018, en ligne sur https://zvezdaweekly.ru/news/20185211547-L3aOs.html, en russe.

11 Le site de crise et de repli «Castle Gate» du JFC Brunssum, près de Linnich-Glimbach, mesure environ 50 sur 50 mètres. Il devrait permettre à 500 personnes d’y vivre et d’y travailler. Cf. «Sites militaires dans la région d’Aix-la-Chapelle, intervention de KAKB-AC pour la commission de contrôle des armes (06.11.02)», en ligne sur https://web.archive.org/web/20151026043205/http://users.cuci.nl/bergstr6/Rede_021104_Militaerstandorte_AC.html.

12 A titre de comparaison, voir l’objet 17/5001, le poste de commandement de repli du Conseil national de défense de la RDA, en ligne sur https://www.untergrund-brandenburg.de/Sub_Sites/Komplex_5000/Objekt_17_5001_bei_Prenden/Objekt_17_5001_bei_Prenden.php#Inhalt-10. Pour la protection des bâtiments de la NVA ou du gouvernement de la RDA, cf. «Schutzklassen von Schutzbauwerke» sur https://www.untergrund-brandenburg.de/Sub_Sites/Information/Schutzklassen/Schutzklassen.php.

13 ibid.

14 Jusqu’à présent, on considérait que les bunker buster américains les plus efficaces, les BLU-122, pouvaient percer 6 à 7 m de béton armé. L’arme la plus récente, le GBU-57 Massive Ordnance Penetrator, a été spécialement conçue pour être utilisée contre les installations nucléaires iraniennes, et serait capable de percer 19 m. Cf «США испытали сверхмощнуюпротивобункерную авиабомбу", sur Interfax, 17/09/2019, en russe. Mark Thompson est un peu plus réservé sur les données techniques: Key Point: Bunker-Busters Come In Both Small and Large Sizes, chez Battleland, 09.03.2021, en ligne sur https://nation.time.com/2012/03/09/key-point-bunker-busters-come-in-both-small-and-large-sizes/, «Air Force Now Has the MOP», 15.11.2011, en ligne sur http://defensetech.org/2011/11/15/air-force-now-has-the-mop/, Tony Capaccio: 30,000-Pound Bunker Buster Bomb Now Ready, 14. 11.2011., en ligne sur https://www.bloomberg.com/news/articles/2011-11-14/30-000-pound-bunker-buster-bomb-now-ready?leadSource=uverify%20wall et John Reed: USAF Getting More Penetrating Power, sur DoD Buzz Online, Defense and Acquisition Journal, 08.04.2011, en ligne sur https://web.archive.org/web/20110413164651/http://www.dodbuzz.com/2011/04/08/usaf-getting-more-penetrating-power/.

15 Cf. Подземные бункеры и защита от бомб: Где находится «артёмовская «Азовсталь» и что о ней известно, 14.03.2023, en ligne sur https://life.ru/p/1564781, en russe. Le siège du site d’Azovstal a duré près de trois mois: de la deuxième quinzaine de mars à mai 2022, tandis que celui de la fonderie de métaux non ferreux Azom (Артёмовский завод обработкиметаллов, également appelée Tsvetmet) n’a duré qu’une bonne semaine.

16 l’International Military Staff de l’OTAN compte par exemple 500 personnes; cf. la page d’accueil de l’OTAN, 03.04.2023, en ligne sur https://www.nato.int/cps/en/natohq/topics_64557.htm.

17 Cf. «The Allied Joint Force Command Naples Joint Mobile Training Team (JMTT) engaged with the Royal Moroccan Armed Forces as part of their mission», 25.11.2022, en ligne sur https://jfcnaples.nato.int/newsroom/news/2022/allied-joint-force-command-naples-joint-mobile-training-team-jmtt-engaged-with-the-royal-moroccan-armed-forces et «JFCNP J9 Military Partnership Branch Conducts NATO Evaluation of Tunisian Helicopter Squadron», 15.09.2022, en ligne sur https://jfcnaples.nato.int/newsroom/news/2022/jfcnp-j9-military-partnership-branch-conducts-nato-evaluation-of-tunisian-helicopter-squadron.

18 Le Joint Force Command Brunssum a mené les opérations de l’OTAN en Afghanistan et dirige aujourd’hui la NATO RESPONSE FORCE (NRF), cf. la page d’accueil du JFC Brunssum, en ligne sur https://jfcbs.nato.int/page5725819/nato-response-force-nrf-fact-sheet, ainsi que la Enhanced Forward Presence, cf. https://shape.nato.int/efp.

19 Cf. Ralph Bosshard: Die russische Luftkriegskampagne gegen die Ukraine, 20.11.2022, en ligne sur https://bkostrat.ch/2022/11/20/russische-luftkriegskampagne-gegen-ukraine/.

20 Cf. «Russia claims first use of hypersonic Kinzhal missile in Ukraine», 19.03.2022, en ligne sur https://www.bbc.com/news/world-europe-60806151.

21 Cf. Christian Müller: US-Waffen-Umschlagplatz Camp Darby in Italien wird schneller, 16.09.2018, en ligne sur https://www.infosperber.ch/politik/welt/us-waffen-umschlagplatz-camp-darby-in-italien-wird-schneller/. Cf. «What Do You Know About the U.S. Base Camp Darby?», sur US Citizens for Peace and Justice, Rome, Italy, en ligne sur http://www.peaceandjustice.it/camp-darby.php.

22 Cf. «Iskander / SS-26», sur Federation of American Scientists, 10.01.2013, en ligne sur https://nuke.fas.org/guide/russia/theater/ss-26.htm.

23 La portée du radar de l’AWACS E3 est estimée entre 400 et 500 km. Cf. «Ein Blick ins Grenzland: Mit einem NATO-Aufklärer in der Luft» sur la page d’accueil de l’armée allemande, en ligne sur https://www.bundeswehr.de/de/organisation/luftwaffe/aktuelles/ein-blick-ins-grenzland-mit-einem-nato-aufklaerer-in-der-luft-5502908#:~:text=Der20Blick%20reicht%20weit&text=Das%20Radar%20dreht%20sich%20dabei,zirka%20400%20Kilometer)%20erkennen%20kann.

24 L’auteur a lui-même assisté à de telles discussions en 2013 et 2014 à l’é tat-major général à Moscou.

25 Cf. la réponse de Sir Michael Fallon à la question de la députée Caroline Lucas du 05.09.2017 sur le site du Parlement britannique: Nuclear Weapons, Question for Ministry of Defence, UIN 8502, tabled on 5 September 2017, en ligne sur https://questions-statements.parliament.uk/written-questions/detail/2017-09-05/8502# et Rob Merrick: «Theresa May would fire UK’s nuclear weapons as a ‘first strike’, says Defence Secretary Michael Fallon», sur The Independent, 24.04.2017, en ligne sur https://web.archive.org/web/20170425031826/http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/theresa-may-nuclear-weapons-first-strike-michael-fallon-general-election-jeremy-corbyn-trident-a7698621.html. Le ministre de la Défense Michael Fallon avait alors déclaré: «... le Premier ministre était prêt à lancer Trident dans ‹les circonstances les plus extrêmes›, même si la Grande-Bretagne elle-même n’é tait pas sous le coup d’une attaque nucléaire.»

26 photo de couverture, bernswaelz, bunker-gbac59ceea_1920, online at https://pixabay.com/photos/bunker-lost-places-bomb-impact-1640067/

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